lundi 18 janvier 2010

Déjà fini !...


Les pingouins d´Ushuaia vous saluent.



Triste fin de voyage...



Arbol bandera : arbre drapeau. Il a poussé ainsi sous la force du vent.




Celui-ci ne s´est pas enfui en nous voyant.



Non, ce n´est pas une décharge, simplement un petit oratoire consacré à Difunta Correa, une femme qui serait morte de soif en traversant une région désertique mais dont l´enfant, qui venait de naître, aurait survécu grâce à son lait. Les gens lui apportent des bouteilles d´eau et lui demandent de réaliser leurs voeux.




¡ Hola ! ¿ Qué tal ?

L´emballage des vélos clôt notre voyage. Demain, départ pour Buenos Aires, puis Madrid, Nantes et Mézeray où nous devons arriver vendredi. Que d´images dans nos têtes ! Que de rencontres avec Chiliens et Argentins ! Que d´impressions partagées avec d´autres voyageurs, européens ou sud-américains, jeunes et moins jeunes ! Notre rêve est devenu réalité. Il y a quelques mois, nous nous imaginions sur les routes de Patagonie. La réalité est encore plus prenante que le rêve. Nous venons de découvrir une région mythique, la Patagonie, dont les premiers habitants, indiens Onas, Yamanas, Tehuelches, etc. ont été décimés par les blancs en une centaine d´années, un génocide que l´on tait discrètement. Rares sont les écrits condamnant l´attitude des colons européens à l´encontre des indigènes. L´incitation à l´occupation des terres australes a favorisé ce déni.
Il reste les paysages grandioses, impressionnants de la cordillère des Andes ( lacs, cascades, torrents, glaciers, crêtes enneigées, forêts, fjords...), le vent imperturbable, favorable ou contraire, l´immensité de la pampa, illimitée, le ciel qui attire notre regard avec ses nuages omniprésents et sa lumière australe si particulière, inoubliable, 18 heures par jour.
Nous sommes comblés d´avoir entrepris ce voyage qui, en fait, n´était pas impossible. Ce fut presque facile ( on a déjà oublié les pistes de ripio !!!), en tout cas, accessible à des novices comme nous. Il fallait tout simplement oser se lancer.
Grâce à ce blog et à vos mails, ces nouveaux moyens de communication, nous avons pu garder contact avec vous et vous nous avez incités à nous mettre devant un ordinateur pour vous raconter notre vécu, réflexe qui n´était pas automatique pour nous. Après 2000 Kms en vélo, je constate que je suis toujours aussi essoufflée pour monter les côtes et que je ne sais pas encore contrôler les dérapages sur le ripio. Malgré ces faiblesses, voyager à vélo est resté un vrai plaisir et nous espérons pouvoir continuer encore quelque temps, (les vélos ne sont pas usés, seulement les patins arrière de mon vélo et un peu de jeu dans la potence du guidon de Daniel).
Maintenant, rendez-vous en France où nous essaierons de compléter ce blog avec d´autres photos et quelques textes.
¡ Hasta pronto !
Besos de Ushuaia.
Huguette et Daniel

samedi 16 janvier 2010

2000 kms- Ushuaia


Arrivée à Ushuaia sous la pluie



Comment trouver les toilettes hommes et femmes dans une confitería qui , il y a 100 ans, était un magasin général



Daniel grimpant sur l´île H



Ushuaia sous une averse



Le canal de Beagle




Arbre tentaculaire


La baie de Lapataia



Plante centenaire qui s´adapte aux climats extrêmes



Cormorans




Lions de mer (otaries)

Buen día, (en Argentine, c´est ainsi que l´on se salue)
Ushuaia : en langue yamana (Yamanas : indiens nomades marins du canal de Beagle qui ont tous disparu) signifie : baie profonde vers l´ouest. Située au bord du canal de Beagle, c´est la ville la plus australe d´Argentine mais, la plus australe du continent américain est Puerto Williams, de l´autre côté du canal, au Chili, sur l´île de Navarino.Ushuaia a été fondée à la fin du XIX ème siècle pour y installer un bagne, dotant ainsi le sud de l´Argentine d´un foyer de population face au Chili voisin.
Aujourd´hui, la ville se développe anarchiquement : architecture très hétéroclite, quelques bidonvilles qui gagnent progressivement sur les pentes déboisées, beaucoup de véhicules vers Ushuaia et dans l´agglomération. La ville n´a donc pas un charme particulier mais ellle est située dans un cadre exceptionnel, entourée des derniers sommets de la cordillère des Andes, au bord du canal de Beagle, ce qui explique qu´elle attire tant de touristes qui arrivent en avion, dans d´énormes paquebots, en bus, en voiture, voire en vélo !
Nous y sommes arrivés après un arrêt à Tolhuin, petit village au bord du lac Fagnano où l´on retrouve la montagne après la platitude de la pampa.Depuis notre arrivée ici, nous avons eu un emploi du temps bien rempli :
- randonnée dans le parc national de la Terre de Feu, le long de la baie de Lapataia, à travers la forêt patagone de coihues, lengas, ñires, sous un soleil éclatant. On avait du mal à se croire en Patagonie,
- excursion sur le canal de Beagle vers l´île H (sentier botanique et petite colonie de cormorans roqueros ) et l´île de los lobos ( colonie de lions de mer : un lion de mer peut être entouré de plus de 10 femelles. Ils passent leur temps vautrés sur les rochers),
- visite de l´estancia Harberton, au bord du canal de Beagle, la première établie en Terre de Feu, à la fin du XIX ème siècle. 20 000 hectares. Avant d´être classée monument historique, on y élevait des moutons. Maintenant, les moutons y viennent en visite en autocar ou en catamaran. Dans les deux cas, le parcours sur la route ou sur le canal mérite d´être fait. On a de superbes vues sur le canal et sur l´île chilienne de Navarino.
- dégustation de délicieux chocolats (chauds ou à croquer) et de pâtisseries.
¡ Hasta pronto!
Huguette et Daniel

mardi 12 janvier 2010

D´autres voyageurs













1- Vélo couché
2- Entre le vélo et le tandem, avec pneus de moto ( un des vélos des Californiens)
3- Vélo avec remorque
4- Tongues en guise de cale-pieds ( toujours les Californiens)
5- Truite ordinaire ( 3,5 kgs) pêchée dans le lac Fagnano


Bonjour,





Après notre passage de la frontière argentine ( San Sebastián), nous avons filé vers Río Grande, en longeant l´Atlantique avec un vent assez favorable. Surprise en découvrant cette ville importante dans la pampa, sur la Terre de Feu. Plus de 60 000 habitants, avenues très larges, maisons récentes, de nombreux commerces. Cette ville qui ne comptait que 4 000 habitants il y a 30 ans s´est développée à la suite de la découverte de gisements de pétrole. Elle attire de nombreux Argentins de Buenos Aires et du nord car ils y trouvent du travail ( construction, usines d´électronique...) et une vie tranquille et assez saine ( pour l´instant). Mais les logements ne sont pas suffisants pour accueillir les nouveaux venus.





Quelques voyageurs rencontrés récemment :





- Un couple de Français, retraités : au départ, ils travaillaient dans une banque puis ils ont démissionné pour s´installer à leur compte dans un commerce et il y a une bonne dizaine d´années, ils ont tout vendu pour partir sur un voilier pendant 7 ans, sont revenus en France, ont vendu leur voilier pour s´acheter un combi Wolswagen avec lequel ils vont maintenant parcourir l´Amérique Latine pendant 2 ans.





- 2 jeunes Argentins partis de la Quiaca, à la frontière bolivienne. Ils rallient La Quiaca (nord de l´Argentine) à Ushuaia ( sud) en kayak. Ils ont commencé par tracter leurs kayaks en vélo pour trouver la première rivière, car à la Quiaca, il n´y en a pas ! Et, depuis 8 mois, ils rament, maintenant sur l´Atlantique, jusqu´au canal de Beagle pour atteindre Ushuaia. C´est une première. Il faut vraiment très bien connaître les courants côtiers ...





-3 jeunes Californiens qui eux sont partis d´Alaska en vélo il y a plus de 3 ans pour atteindre eux aussi Ushuaia, mais ils ne prennent que les pistes (non goudronnées évidemment). Ils ont des vélos rallongés (entre le vélo ordinaire et le tandem) pour pouvoir transporter tous leurs bagages. Très originaux et très sympas.





Et puis il y a tous ceux qui, comme nous, voyagent vers Ushuaia ou depuis Ushuaia, souvent pour parcourir l´Amérique Latine (Argentine, Chili, Bolivie, Pérou...), seuls ou à plusieurs. La plupart de ces voyageurs aiment partager leurs expériences, leurs impressions ou conseillent simplement : moments de convivialité souvent autour d´un verre de vin (argentin ou chilien bien sûr) ou d´un bon plat, une truite au cognac, par exemple...





A bientôt.





Huguette et Daniel

mercredi 6 janvier 2010

Derniers kilomètres au Chili : du vent et du ripio













1- Porvenir, sur la Terre de Feu
2- La côte au bord du détroit de Magellan
3- Piste de ripio
4- Variété d´ibis que l´on voit partout, bandurrias
5-Une vieille estancia à la frontière chilo-argentine

Après avoir traversé en ferry le détroit de Magellan, de Punta Arenas à Porvenir, nous avons retrouvé le ripio et le vent sur la Terre de Feu.





Terre de Feu : pourquoi, alors qu´il y fait si froid, cette île est-elle ainsi nommée ? C´est en raison des feux et de la fumée aperçus par les explorateurs espagnols sur la côte et sur l´eau, feux que les indiens, Yamanas surtout, entretenaient pour se réchauffer, sur les rives ou dans leurs embarcations.





Heureusement que vous ne nous avez pas vus il y a 3 jours ! Les deux Sarthois avaient piètre allure sur la piste : chahutés par les rafales de vent, vélos renversés parfois, dérapages non contrôlés sur le ripio, chutes légères sans gravité...Non, nous ne sommes pas des cyclistes purs et durs qui résistent aux éléments. Nous avons parcouru ainsi plus de 150 kms.





Le paysage ? Toujours la pampa à perte de vue dont les couleurs varient au fil des heures, sans arbres. Et des moutons, des moutons...Le ciel vaste, parcouru de nuages menaçants, légers, denses, vaporeux, effilochés, cotonneux, toujours rapides et changeants. Moi, j´aime beaucoup ce ciel qui semble proche, Daniel moins. Des guanacos qui vous regardent arriver, font semblant de prendre la pose et, dès que vous sortez l´appareil photo, s´enfuient élégamment.





Pendant une centaine de kilomètres, nous avons longé la Bahía Inútil ( Baie Inutile) : côte sauvage au bord du détroit. Pas de béton, pas d´infrastructures touristiques. Vu le climat, cette côte ne risque pas d´être défigurée de si tôt.





Rencontres :





- Carlos, un Chilien pêcheur philosophe qui vit dans une cabane au bord du détroit.





- Un couple de Français voyageant pendant 6 mois au Chili et en Argentine dans un Land Rover aménagé en camping-car.





- Le propriétaire d´une estancia qui nous a autorisés à poser la tente sur son domaine. On avait plutôt l´impression de le déranger...





Arrivés à San Sebastián ( Chili), nous avons franchi le poste frontière chilien et, 15 kms plus loin, à San Sebastián (Argentine), le poste frontière argentin. Voilà, le Chili, c´est fini, le ripio aussi, mais pas le vent !





Huguette et Daniel

mardi 5 janvier 2010

Le curanto














1- Les petits sacs plastique du supermarché du coin contiennent la pâte et recouvrent tous les ingrédients.
2- Ça mijote sur le feu de bois.
3- Tout est prêt à être dégusté...
4-...avec les moules géantes.
5- Ernesto et Pamela qui nous ont préparé ce repas.

La Saint Sylvestre à la chilienne

Pour fêter la nouvelle année, Eduardo, le gérant de notre auberge, et sa compagne Pamela avaient préparé pour les résidents un curanto, plat typique de Chiloe.
Pour élaborer ce plat, disposer en couches successives dans une grande marmite les ingrédients suivants (à Chiloé, les ingrédients sont mis directement sur des pierres brûlantes disposées dans un trou creusé en terre ) : pommes de terre avec leur peau, porc fumé, poulet, moules géantes, et sur le dessus, galettes ( faites avec de la farine et de la purée, le tout mis dans de petits sachets de plastique pour être cuit à la vapeur), vin blanc et eau. Couvrir. Faire mijoter sur un feu de bois pendant une heure et demie. Les différents ingrédients sont ensuite retirés pour être disposés dans les assiettes et on peut récupérer le jus de cuisson, l´assaisonner avec une sauce épicée et le manger comme une soupe. Bon appétit !
Ce repas était très cosmopolite. Allemands, Suédois, Suisses, Mexicains, Chiliens, Vénézuéliens, Hollandais, Israéliens, Français… avons savouré ce plat original et cuit à point. A minuit, nous nous sommes embrassés ( c´est comme en France) en nous souhaitant une bonne année – feliz año nuevo- et en guise de champagne, on boit du cidre. Nous avons vu le feu d´artifice qui était tiré de la plage. Ici, pas de serpentins ou de cotillons ou vraiment c´est très exceptionnel. Les jeunes vont à la discothèque. Nous, nous sommes allés prendre un pot dans un bar du centre ville avec quelques Français et écouter de la musique latino.
Quelle émotion de passer cette fin d´année avec des Chiliens et de vivre avec eux cette fête à l´autre bout du monde !
Prochaines nouvelles : de la Terre de Feu.
Huguette et Daniel