jeudi 31 décembre 2009

Fin d´année à Punta Arenas







1- Qui sont les pingouins ?
2- Mère et son petit ( manchots de Magellan)
3-Tombe de l´indien inconnu dans le grand cimetière de la ville, objet de culte et d´ adoration
4- Art topiaire sur l´avenue de Independencia ou quand les ifs se mettent en boule
5- Punta Arenas au bord du détroit de Magellan

Nous avons retrouvé la vie urbaine à Punta Arenas, capitale de région de 120 000 habitants . Nombreuses voitures, rues animées, magasins bondés , queues aux caisses en cette veille de fête. On n´est plus du tout dépaysés...On se croirait dans une ville espagnole en hiver. Il a fait beau depuis deux jours, c´est-à-dire qu´on sentait à peine le vent. Un bel été austral mais avec polaire.
Punta Arenas a été une ville prospère au début du XXe siècle avec l´arrivée de colons venus d´Europe (Yougoslaves,Espagnols, Français...) qui se sont lancés dans l´élevage du mouton mais avec l´ouverture du canal de Panama, cette ville portuaire a vu son activité décliner considérablement. Elle reste néanmoins la seule vraie ville du sud de la Patagonie.
Nous sommes allés voir une colonie de 55 000 manchots, sur l´île de Magdalena dans le détroit de Magellan. Beaucoup de bateau (5 H) pour faire une visite éclair de l´île. Heureusement, les manchots nous attendaient ! Pendant la traversée, quelques dauphins sont venus nous faire un petit coucou pour s´amuser.
Demain, nous reprendrons les vélos et traverserons le détroit de Magellan pour gagner la Terre de Feu. Quelques pistes de ripio nous attendent...
Avant de partir, nous vous souhaitons, du bout du monde, une très heureuse année 2010.
Huguette et Daniel

lundi 28 décembre 2009

Petit bestiaire rencontré entre Puerto Natales et Punta Arenas














1- Moufette
2-Milodon (animal préhistorique herbivore dont on a trouvé des traces près de Puerto Natales)
3- Emeu
4-Rapace
5- Chevaux criollos

De Puerto Natales à Punta Arenas
















Ruta 9- 250 kms - 2 jours à vélo





Puerto Natales : petite ville de 14 000 habitants, située au fond du canal de la Ultima Esperanza, entourée de fjords et proche des glaciers. Région de Magallanes y Antártica Chilena. Le mot Antarctique vous donne froid, n´est-ce pas ? Eh bien oui, l´air se rafraîchit au fur et à mesure que nous descendons vers le sud, d´autant plus que le vent souffle en rafales dans ces contrées australes. Le vent que l´on bénit quand il nous pousse mais que l´on maudit quand on l´a de face ou de côté. Pendant ces 2 jours, ce compagnon n´a pas été trop méchant avec nous et il nous a même aidés à monter quelques côtes mais il ne nous a pas lâchés. Nous avons dû rajouter une couche de vêtements : gants, collants, chaussettes plus épaisses car ce que les gens d´ici appellent vent d´été (pour eux simple brise) devient pour nous vent hivernal. La notion de froid est donc toute relative...





Nous avons d´abord traversé la pampa humide, plus verdoyante, où l´on élève vaches et chevaux, puis nous avons retrouvé le même paysage de pampa qu´en Argentine, avec les moutons. Ces moutons ont la vie dure : ils naissent tout seuls en pleine nature, doivent affronter les rigueurs du climat, sont obligés de partir en transhumance vers les pâturages d´été, marchant parfois pendant 5 jours, avant de finir dans nos assiettes...C´est ainsi qu´en une seule journée nous avons assisté à la transhumance de deux troupeaux, dont un de 15000 moutons (oui, oui, nous les avons comptés). Imaginez l´avancée d´un nuage de poussière sur la route, guidé par 4 ou 5 gauchos à cheval et quelques chiens rapides et très efficaces. Les moutons ont intérêt à bien obéir ! Les estancias au Chili sont beaucoup moins étendues qu´en Argentine. On nous a dit que les plus petites font de 1 000 à 5 000 hectares et les plus grandes jusqu´à 50 000 hectares. Elles sont bien visibles de la route et souvent annoncées par des fleurs ou des panneaux en bois plus ouvragés qu´en Argentine.





Il n´y a que deux villages et un hôtel entre Puerto Natales et Punta Arenas et la route est en permanence bordée de clôtures. Difficile donc de camper en chemin. Après avoir parcouru 150 kms et la nuit tombant vers 10 H du soir, nous avons bivouaqué à Villa Tehuelches dans l´enclos servant aux rodeos, à l´abri des palissades. C´est un carabinero ( gendarme) qui nous a conseillé cet endroit. Nous avons pu utiliser les toilettes du poste de carabineros et avons eu droit à un thé pour nous réchauffer. Le matin, la tente était recouverte de givre. Etre carabinero en pleine pampa n´est pas vraiment stressant. Ce carabinero nous a dit que le seul incident marquant ces dernières années a été trois vaches échappées de leur parcelle qui ont sauté sur un champ de mines. En effet, suite à des conflits frontaliers entre le Chili et l´Argentine dans les années 80, il existe encore des terrains minés. Ils sont bien signalés mais les vaches ne savaient pas lire ! Après s´être éclatées comme des folles sur ce champ de mines, il ne restait des vaches même pas de quoi faire un asado (barbecue typique de la pampa).





Nous voilà arrivés à Punta Arenas, au bout du continent américain, au bord du détroit de Magellan. De l´autre côté, la Terre de Feu.
¡ Hasta pronto !









Photos





1- Puerto Natales : vestiges du quai (1911, fondation de la ville)





2- Détail d´un panneau indiquant une estancia




3- Bivouac





4- Transhumance




5- Danger : terrain miné

vendredi 25 décembre 2009

JOYEUX NOEL ! - ¡ FELIZ NAVIDAD!


Parque Nacional Torres del Paine
















Parc superbe où la nature est reine. On sent l´arrivée de l´été austral : chants d´oiseaux, grande éclosion de fleurs. Nous regrettons de ne pas être accompagnés de nos amis ou ex-collègues spécialistes en géologie, botanique, ornithologie qui nous éclaireraient beaucoup sur ces paysages et cette nature inconnus.

Ici, dans ce parc, nous nous sentons un peu dans une réserve pour touristes nantis. La plupart des visiteurs sont étrangers , surtout nord-américains, européens ou japonais. Seul le personnel des refuges est chilien et souvent, il s´adresse à nous en anglais ! Peu de Chiliens peuvent visiter ce parc superbe dont l´accès est vraiment trop onéreux. Les structures d´accueil sont privées donc chères et accessibles seulement à ceux qui en ont les moyens. Dommage !

On dit qu´en Patagonie on peut avoir les quatre saisons en une seule journée. C´est vrai. On peut passer d´un ciel très nuageux à de la pluie, du soleil ( il est dangereux car la couche d´ozone est très réduite ici), au froid, à de la neige et cela en l´espace de quelques heures. La météo est imprévisible.

Nous avons randonné pendant 4 jours.

1er jour- Sentier vers les Torres del Paine, trois pics de granit d´environ 2 800 m de hauteur, figures emblématiques de ce parc. Pleins d´optimisme, nous avons commencé à grimper sur le sentier, sous la pluie mais après un arrêt prolongé dans un refuge, bien au chaud, nous avons dû faire demi-tour sans voir les fameuses Torres.

2ème jour- Plus de chance avec le temps ce qui nous a permis de voir les pointes de granit des Cuernos del Paine (2400 /2600 m de hauteur) et de faire une randonnée "botanique" le long du lac Pehoe.

3ème jour- Temps superbe et randonnée de 22 kms (aller/retour) pour atteindre le bout de la vallée del Francés. On longe un glacier dont on voit tomber régulièrement des blocs de glace, on franchit quelques torrents et ruisseaux, bref, une superbe randonnée en montagne au milieu d´une flore très variée et d´une faune touristique abondante.

4ème jour- Randonnée jusqu´au glacier Grey. Nous longeons d´abord une belle vallée glaciaire puis le lac Grey dans lequel se jette le glacier mais on ne peut vraiment s´en approcher qu´en bateau.

Pour résumer ces 4 journées dans le parc :

- beaucoup de vent dont la direction change constamment,

- de l´eau, sous toutes ses formes : pluie, glaciers, torrents, lacs, neige, cascades,

- la forêt patagone de lengas et de ñires et beaucoup d´arbres morts

- une profusion de fleurs parmi lesquelles plusieurs variétés d´orchidées,

- de la roche : granit, roches sédimentaires et autres.

Notre séjour dans de parc nous a confirmé que le déséquilibre entre les pays du nord et ceux du sud est encore bien marqué. Nous avons passé deux nuits dans un refuge lodge, haut de gamme, appartenant à une société gérée par des actionnaires. Prix d´une nuit par personne en refuge (chambre de 6 personnes) : 22500 pesos (33 €) + petit déjeuner à 5000 pesos (7,5 €). A Puerto Natales, nous sommes dans un hospedaje : 6000 pesos (9 €) par personne avec petit déjeuner, presque aussi copieux que celui du refuge. Certes, dans le refuge, le petit déjeuner ne se prend pas dans la cuisine familiale mais dans une vaste salle de restaurant. Ici, à Puerto Natales, nous avons une chambre avec salle d´eau et on peut utiliser la cuisine pour se préparer à manger. On a donc les mêmes services que dans le refuge pour 6 fois moins cher. Il est vrai que l´architecture du refuge est très contemporaine et que le cadre est magnifique. On comprend qu´avec de tels tarifs, peu de Chiliens fassent un séjour dans ce parc superbe, vu que le salaire minimum est à 180 00 pesos (270 €).

Hier soir, nuit de Noël, nous avons trouvé un des rares restaurants ouverts pour fêter ce Noël au bout du monde. Repas et service parfait. Dans les rues, peu de monde car les gens font un repas en famille et, à minuit, les enfants reçoivent les cadeaux du Père Noël. Les adultes ne se font généralement pas de cadeaux. Les maisons sont souvent décorées d´un sapin et de guirlandes lumineuses que l´on met bien en évidence devant la fenêtre. C ´est une nuit calme. Lorsque nous sommes rentrés du restaurant vers une heure et demie, les propriétaires de l´hospedaje qui fêtaient Noël en famille nous ont invités à partager avec eux gâteaux, sucreries, toasts, boissons et même à danser avec eux devant la télévision. Les autres clients pensionnaires avaient passé toute la soirée avec eux, comme en famille. On a eu droit à notre petit cadeau : de la confiture de rhubarbe faite maison. Surprenant et touchant.

Nous espérons que vous aussi vous gardez des souvenirs aussi chaleureux de ce Noël.

¡ Feliz Navidad !

Joyeux Noël !

A bientôt.



Huguette et Daniel
Quelques photos du parc
1-Valle del Francés
2- Arbre tourmenté
3-Lac Pehoe
4-Los Cuernos del Paine
5-Champignons parasites

Vent, pampa et retour au Chili







Quelques nouvelles qui datent...




La pampa patagone : sorte de plateau sec balayé par un vent furieux, en été surtout. Ce vent, nous l´avons subi une journée entière. On en a eu des douleurs dans les bras (Daniel) et dans les mains (moi) à force de s´accrocher au guidon pour rester en équilibre. Le pire, c´est qu´il n´offre aucun répit. Heureusement, les route sont pratiquement plates et rectilignes. On voit leur tracé à des kilomètres et on sait par où l´on va passer. Ça m´a permis de voir où était Daniel, toujours devant...




La végétation : rase, des touffes d´herbe sèche, quelques buissons et dans les parties plus humides un peu d´herbe verte. Paysage désertique à perte de vue, jusqu´à l´horizon. Et toujours ces kilomètres de clôtures qui bordent la route.




Comme ce n´est habité que par des moutons, les rencontres humaines sont rares :




- 2 jeunes cyclistes français du Jura qui passent 6 mois en Amérique Latine. Bien entraînés car ils sont déjà allés jusqu´en Chine en vélo. Très sympas.




- 1 couple de cyclistes hollandais qui nous ont dépassés, droits sur leurs vélos. Ils nous ont semblé rapides à moins que ce soit nous qui sommes lents..




- 1 cycliste belge ou suisse déjà croisé à El Chaltén.




- 1 couple d´Argentins qui nous ont pris dans leur 4x4, voyant que nous faisions du sur place à cause du vent...Ils nous ont conduits jusqu´à Río Turbio, là où ils habitent. Deux jours de gagnés...




En Argentine, la province de Santa Cruz que nous avons traversée possède, outre l´agneau patagon, des richesses naturelles : gaz, pétrole, charbon, pêche. Nous avons longé un gazoduc sur des centaines de kilomètres (il va jusquà la frontière chilienne) et, aberration des décisions politiques, certaines villes situées au bord de ce gazoduc ne sont même pas alimentées en gaz naturel, d´où des pétitions de protestation affichées pour information.




Nous avons traversé la frontière argentine à Río Turbio, ville minière ( charbon). Elle n´offre pas les installations touristiques vues ailleurs mais c´est plus authentique. Seulement deux possibilités d´hébergement pour une ville de 15 000 habitants. Pour écouler le charbon local, la construction d´une centrale thermique est en cours. A la douane chilienne, ce n´est pas de la poudre blanche que l´on recherche mais fruits, légumes et produits laitiers pour protéger l´agriculture du pays de certaines maladies.
3 photos :
1- Affiche à la frontière chilienne où l´on contrôle de manière drastique tout ce qui est d´origine végétale et laitière
2- Un guanaco
3- La route 40 dans la pampa




jeudi 17 décembre 2009

Vues du lac Argentino






1- Un condor
2- Iceberg
3- L´oeil de l´iceberg
4- Bulles d´air dans la glace
5- La forêt patagone sous un glacier

Des glaçons pour la dinde aux marrons






Bonjour,
Deux jours passés devant des glaciers et on n´a même pas froid. Aujourd´hui, nous étions au Perito Moreno, géant de glace que l´on peut admirer depuis des passerelles très bien aménagées. Il est bien vivant: on entend des craquements sourds comme des tirs, des morceaux de glace s´en détachent régulièrement et tombent dans le lac Argentino avec fracas. Ce glacier est long d´environ 35 km, large de 5 km et haut de 50 m (combien de fois notre Mer de Glace ?). Pour l´instant, il n´a pas reculé à cause du réchauffement climatique contrairement au glacier Upsala, long de 45 km mais qui lui a reculé de plus de 7 km en 20 ans.
Ici, l´été commence à poindre. Nous profitons de belles journées printanières et pensons à vous qui regardez tomber les premiers flocons de neige.
Demain, cap au sud. Nous retrouverons les immensités de la pampa.
Hasta la semana que viene.

Huguette et Daniel

mercredi 16 décembre 2009

1000 kms





















Bonjour,
[Aujourd' hui, vous devrez corriger les fautes d' accents car le clavier fait la greve des accents et de la cedille. C' est vraiment agacant !!!]
Depuis bientot une semaine, nous sommes en Argentine. Quelles differences avec le Chili ?
- Des routes meilleures, plus recentes, beaucoup moins de ripio.
- Les maisons sont moins rudimentaires car construites en dur [parpaings, briques], du moins dans les villes frequentees qui sont tres touristiques. Beaucoup de fleurs [ lupins, roses], exterieurs plus soignes. De la couleur [toits en tole bleue, rouge, verte...]. Facades plus entretenues. On sent une certaine aisance chez les proprietaires.
- Beaucoup de voitures sont des modeles anciens, Renault tres present, des 4x4 pour les gens plus aises.
- Les Argentins sont des gens tres accueillants et serviables, comme les Chiliens. Sur la route, ils nous encouragent frequemment : appels de phares, klaxons, petits gestes de la main. Ils manifestent leur admiration envers les cyclos.
- La nourriture : on se regale de viande extremement tendre [mouton ou boeuf] et comme au Chili, on boit du bon vin.
- Les paysages : comme c' est le Chili qui recoit une bonne partie de la pluie arretee par la cordillere des Andes, ici, en Patagonie argentine, c' est la pampa : une sorte de steppe dans laquelle ne poussent que des epineux et des touffes de graminees. Ce sont de grands espaces clotures par des kilometres et des kilometres de fil de fer. C' est le regne des estancias : immenses proprietes de milliers, voire de centaines de milliers d'hectares. C' est ainsi que, entre El Chalten et El Calafate [220 kms], aucun village, juste 2 hotels , mais sur la route les seuls panneaux existants sont ceux qui indiquent le nom des estancias. Oubliez donc la notion de village, de commune, de canton. Ici, il n'y a que des estancias consacrees a l' elevage de chevaux, moutons et bovins. Les batiments de ces immenses proprietes sont reperables de la route [ quand ils ne sont pas trop eloignes] car ils sont toujours niches dans un ecrin de verdure, entoures de peupliers pour couper du vent, seules taches vertes dans ces immensites d' herbe rase.
Et nous ?
Depuis los Antiguos, nous avons donc voyage en bus, comme prevu, jusqu' a El Chalten, haut lieu de l' andinisme. Ce village n' a ete fonde qu 'en 1985 pour amener des colons tout pres de la frontiere chilienne. En effet, a cette date, les limites frontalieres n' etaient pas encore bien fixees et il a meme fallu la mediation du bon pape Jean Paul II pour que les gouvernements chiliens et argentins arrivent a un compromis. Mais revenons a nos moutons patagons...Donc a El Chalten, les velos se sont reposes pendant 2 jours, nous laissant du temps pour marcher. Deux belles randonnees : une qui nous a conduits au pied du mythique Fitz Roy [aiguille de granit qui se dresse a 3406 m ] et une autre qui nous a fait decouvrir le mont Torre [3102m], le glacier et la lagune du meme nom. Des moments tres forts car inattendus. A El Chalten, nous avons egalememt retrouve 7 cyclos francais de CCI [Cyclo-Camping-International] avec qui nous etions en contact depuis quelque temps.
El Chalten est un mot qui serait d' origine indienne [Tehuelche] et qui signifie : la montagne qui fume en reference aux nuages qui sont souvent accroches au sommet du Fitz Roy. Les Tehuelches ont occupe cette region jusqu' a l'arrivee des colons blancs qui ont fini par les exterminer. Ces indiens etaient des chasseurs de guanacos [lamas sauvages].
Nous avons ensuite repris les velos pour arriver jusqu' a El Calafate, ou nous sejournons actuellement. 217 kms en 2 jours. Le premier jour, nous avons parcouru 90 kms , vent de dos. Super ! Mais, quand nous avons quitte la route 23 pour prendre la 40, Eole nous attendait pour notre bapteme du vent: alors, pendant une vingtaine de kilometres, nous nous sommes accroches a notre velo, essayant de garder l' equilibre chaque fois qu ' une bourrasque soufflait. On a heureusement trouve un des deux seuls endroits possibles sur l'itineraire pour planter la tente a l' abri du vent. Il s'agit du parador La leona. Autrefois, il n' y avait pas de pont pour franchir la riviere La leona. Les troupeaux de moutons devaient la traverser sur un bac et si la nuit tombait, les travailleurs agricoles [peones] s'arretaient donc dans cette auberge avec leurs troupeaux. Cette auberge, aujourd'hui transformee en hotel, a ete le lieu d'evenements plus ou moins dramatiques. En dehors des bagarres frequentes entre peones avines, Bush Cassidy et son comparse y ont sejourne quelques annees, fuyant la justice americaine. Mais c' est surtout le massacre des peones grevistes en 1920- 1921 qui a marque l'endroit. Pour reclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de vie, les travailleurs agricoles [ italiens, espagnols, polonais ...] qui etaient exploites dans les estancias s' etaient mis en greve et occupaient ces estancias, mais le gouvernement decida d' une repression feroce, soutenant ainsi les colons. A la leona, de nombreux peones furent fusilles au bord de la riviere.
Sur la route, nous avons apercu ou vu des guanacos, des emeus et 2 chats sauvages. Impossible de les prendre en photo car ils se confondent avec le paysage et surtout, ils courent vite !






Le paysage : de grands espaces, a perte de vue, et toujours des sommets enneiges a l' horizon. L' immensite partout.
El Calafate, ou nous sommes arrives hier, est une ville tres touristique car situee aux portes du parc des glaciers. D'ici, une multitude d' excursions sont organisees vers les differents glaciers. On se sent dans une ville de montagne avec son flot de touristes et ses magasins de materiel et de vetements de sport, sans oublier des boutiques de souvenirs et les restaurants. Un retour a la societe de consommation. C'est cher, a commencer par l'entree dans le celebre parc naturel. Et l'entree, on doit la payer chaque jour. Mais, on ne regrette pas cette depense. Nous venons de passer une journee sur un catamaran sur le lac Argentino. C' est le plus grand lac argentin dans lequel viennent se jeter plusieurs glaciers qui descendent de la cordillere. Nous avons donc vu quantite d' icebergs flotter dans les eaux glacees du lac. Superbe.






Demain, nous allons aller en bus jusqu' au glacier Perito Moreno mais le temps risque d' etre un peu gris. Nous savons que plus nous allons vers le sud, plus le temps devient incertain. Et de plus, nous allons retrouver un compagnon genant : le vent. Il faudrait pedaler de nuit pour etre tranquille...












Nous allons vous mettre quelques photos de cette semaine passee mais elles vont etre plus classiques car nous sommes redevenus des touristes.






1-Cordero asado y vino tinto






2-Cerro Torre vu par Daniel






3-El Chalten






4-Coucher de soleil a La leona






5- Attention: vent mechant
Vous avea ete courageux de lire le texte jusqu'au bout.
A bientot.
Huguette et Daniel






samedi 12 décembre 2009

Pampa et El Chalten







Vu depuis 24 heures :



La pampa (vue du car)



Le Fitz Roy



Des orchidées ? Non, calceolaria uniflora ( Merci Jeanne pour la correction)

jeudi 10 décembre 2009

Arrivée en Argentine










Bonjour,








Aujourd´hui jeudi, changement total . Nous voilà en Argentine. La route que nous venons de suivre est plate et goudronnée. Ça fait tout drôle...Bien sûr, il y a un peu de vent maintenant que nous avons quitté la cordillière mais on l´a eu souvent de dos. Il fait un temps radieux et Los Antiguos, la ville où nous venons d´arriver, ne ressemble pas aux villes chiliennes que nous avons traversées : les rues et les trottoirs ne sont pas défoncés, l´herbe bien verte est tondue, il y a beaucoup de fleurs, des roses surtout. Cette petite ville est très coquette et très bien entretenue. On y reste jusqu´à demain après-midi. A 16 H, nous partons en bus jusqu´à El Chaltén, 400 km plus au sud. Nous n´arriverons que samedi matin ( c ´est encore une piste de ripio!). Ainsi, nous éviterons le vent et la monotonie de la pampa et aurons plus de temps pour apprécier les paysages de montagne que nous devrions découvrir à El Chaltén. On vous racontera s´il y a Internet.








Huguette et Daniel

Les rencontres

Au cours de cette semaine autour du lac General Carrera, nous avons rencontré :
- un couple de jeunes cyclos suisses qui descendent vers le sud en suivant la carretera austral.
-une famille française des Côtes d´Armor. Ils parcourent le continent américain avec leurs 3 enfants pendant un an, en camping-car. Une superbe expérience pour tous.
-une chilienne qui cultive des bulbes de tulipes et des pivoines pour les Hollandais. Elle possède aussi plusieurs milliers de têtes de bétail sur plusieurs milliers d´hectares ainsi qu´un lodge (superbe) au bord du lac General Carrera. Elle nous a invités très simplement chez elle pour parler de notre voyage et autres...
- dans les hospedajes ( hébergement chez l´habitant), nous partageons le quotidien de chiliens souvent modestes. Pour eux, héberger des touristes est un moyen de gagner un peu d´argent. Il ne faut pas être exigent sur le confort. Les maisons sont en bois, construites le plus souvent par les propriétaires. Seul chauffage : la cuisinière à bois dans la cuisine qui sert notamment à faire cuire le pain. On est souvent autour de cette cuisinière (même quand il fait chaud dehors) pour boire le maté. Ailleurs, aucun chauffage, même pas dans la salle de bain. En hiver, on ne doit pas traîner pour y faire sa toilette. Les gens ne semblent pas frileux. Les fenêtres et les portes laissent passer l´air, les toits sont en tôle. On ne connaît pas l´isolation thermique dans ces maisons rudimentaires. Mais on y est accueilli simplement et naturellement. Dans les villages, des femmes font du pain qu´elles vendent au poids. On nous indique donc facilement une maison où acheter du bon pain. Nous sommes dans le pays des éleveurs de bétail. C´est ainsi que nous nous sommes trouvés face à une tête de vache qui venait d´être abattue et que l´on était en train de dépecer sur la table de la salle à manger...Les normes d´hygiène varient d´un pays à l´autre.
- un Chilien qui a eu pitié de nous alors que nous poussions nos vélos sur une pente de ripio très raide. Son grand-père allemand est venu s´installer au Chili dans les années 40. Lui, travaille dans une mine ( américaine) d´où l´on extrait de l´or et de l´argent. Comme il possède un camion, pendant ses vacances il transporte du bois de chauffage pour arrondir les fins de mois car ici, dans le sud, les denrées alimentaires sont très chères en raison de leur éloignement des zones de production. Pensez que l´on est à presque 2000 km de Santiago.
-Et puis il y a les récits de nos hôtes venus s´installer dans ces contrées reculées pour y travailler dur. Tous disent aimer cette région même si les conditions de vie y sont difficiles (climat, isolement). Ils sont attachés à cette terre et apprécient la sécurité qui existe encore ici, surtout quand ils ont des enfants.

Huguette et Daniel

mercredi 9 décembre 2009

Fin de la carretera austral

Buenas noches,

Lundi, nous avons laissé la carretera austral, renonçant à continuer vers le sud, vers Villa O´Higgins. Ce n´est pas la piste de ripio (tout venant) qui nous effraie mais le passage en Argentine sur un sentier de trekking : il faut pousser ou porter les vélos, passer des gués, bref un parcours réservé aux cyclos purs et durs. On pense que ce doit être très agréable à faire à pied, sans vélo. Nous avons choisi de continuer vers l´ est, toujours en longeant le lac General Carrera, pour gagner l´Argentine. Ce lac est, selon les guides, le 2ème ou 3ème plus grand lac d´Amérique Latine après le Titicaca et le Llanquihue. Il s´étale sur deux pays. Au Chili, c´est le lac General Carrera et en Argentine il s´appelle Lac Buenos Aires.
Le paysage devient de plus en plus sec, la végétation rappelle la garrigue et les rochers sont de plus en plus dénudés. Les forêts ont disparu laissant apparaître les rochers. Il a fait très chaud ces derniers jours. Nous devons désormais partir plus tôt le matin.
La route ? Toujours du ripio, toujours un terrain très accidenté : tôle ondulée sur montagnes russes ou plutôt patagones. Aujourd´hui, nous sommes arrivés avec un jour d´avance à Chile Chico : un Chilien qui transportait du bois de chauffage a pris pitié des deux cyclistes en train de pousser leur vélo sur une montée interminable et il nous a proposé de mettre les vélos sur son chargement. Nous avons accepté sans hésiter car cette portion de piste n´est que montées interminables sur de la pierre. Imaginez faire du VTT en montagne avec 25 kg de bagages. On ne s´attendait pas à ce type de route. Donc, la proposition très honnête de notre Chilien a été la bienvenue.
Daniel a dit : "Le paysage, c´est le paradis, la route, l´enfer"
Je dois arrêter d´écrire car il est 23 h et ça ferme.
Suite dans quelques jours.
Huguette et Daniel

Photo 10



Transport des vélos ou comment un Chilien généreux a décidé de mettre fin à notre galère du jour sur la piste de Mallín Grande à Chile Chico.

Photo 9



Bras de fer entre deux Chiliens et une tête de vache

Photo 8



Chapelle de marbre au bord du lac

Photo 7



Le lac General Carrera

Photo 6



Un hébergement à Puerto Murta