mercredi 16 décembre 2009

1000 kms





















Bonjour,
[Aujourd' hui, vous devrez corriger les fautes d' accents car le clavier fait la greve des accents et de la cedille. C' est vraiment agacant !!!]
Depuis bientot une semaine, nous sommes en Argentine. Quelles differences avec le Chili ?
- Des routes meilleures, plus recentes, beaucoup moins de ripio.
- Les maisons sont moins rudimentaires car construites en dur [parpaings, briques], du moins dans les villes frequentees qui sont tres touristiques. Beaucoup de fleurs [ lupins, roses], exterieurs plus soignes. De la couleur [toits en tole bleue, rouge, verte...]. Facades plus entretenues. On sent une certaine aisance chez les proprietaires.
- Beaucoup de voitures sont des modeles anciens, Renault tres present, des 4x4 pour les gens plus aises.
- Les Argentins sont des gens tres accueillants et serviables, comme les Chiliens. Sur la route, ils nous encouragent frequemment : appels de phares, klaxons, petits gestes de la main. Ils manifestent leur admiration envers les cyclos.
- La nourriture : on se regale de viande extremement tendre [mouton ou boeuf] et comme au Chili, on boit du bon vin.
- Les paysages : comme c' est le Chili qui recoit une bonne partie de la pluie arretee par la cordillere des Andes, ici, en Patagonie argentine, c' est la pampa : une sorte de steppe dans laquelle ne poussent que des epineux et des touffes de graminees. Ce sont de grands espaces clotures par des kilometres et des kilometres de fil de fer. C' est le regne des estancias : immenses proprietes de milliers, voire de centaines de milliers d'hectares. C' est ainsi que, entre El Chalten et El Calafate [220 kms], aucun village, juste 2 hotels , mais sur la route les seuls panneaux existants sont ceux qui indiquent le nom des estancias. Oubliez donc la notion de village, de commune, de canton. Ici, il n'y a que des estancias consacrees a l' elevage de chevaux, moutons et bovins. Les batiments de ces immenses proprietes sont reperables de la route [ quand ils ne sont pas trop eloignes] car ils sont toujours niches dans un ecrin de verdure, entoures de peupliers pour couper du vent, seules taches vertes dans ces immensites d' herbe rase.
Et nous ?
Depuis los Antiguos, nous avons donc voyage en bus, comme prevu, jusqu' a El Chalten, haut lieu de l' andinisme. Ce village n' a ete fonde qu 'en 1985 pour amener des colons tout pres de la frontiere chilienne. En effet, a cette date, les limites frontalieres n' etaient pas encore bien fixees et il a meme fallu la mediation du bon pape Jean Paul II pour que les gouvernements chiliens et argentins arrivent a un compromis. Mais revenons a nos moutons patagons...Donc a El Chalten, les velos se sont reposes pendant 2 jours, nous laissant du temps pour marcher. Deux belles randonnees : une qui nous a conduits au pied du mythique Fitz Roy [aiguille de granit qui se dresse a 3406 m ] et une autre qui nous a fait decouvrir le mont Torre [3102m], le glacier et la lagune du meme nom. Des moments tres forts car inattendus. A El Chalten, nous avons egalememt retrouve 7 cyclos francais de CCI [Cyclo-Camping-International] avec qui nous etions en contact depuis quelque temps.
El Chalten est un mot qui serait d' origine indienne [Tehuelche] et qui signifie : la montagne qui fume en reference aux nuages qui sont souvent accroches au sommet du Fitz Roy. Les Tehuelches ont occupe cette region jusqu' a l'arrivee des colons blancs qui ont fini par les exterminer. Ces indiens etaient des chasseurs de guanacos [lamas sauvages].
Nous avons ensuite repris les velos pour arriver jusqu' a El Calafate, ou nous sejournons actuellement. 217 kms en 2 jours. Le premier jour, nous avons parcouru 90 kms , vent de dos. Super ! Mais, quand nous avons quitte la route 23 pour prendre la 40, Eole nous attendait pour notre bapteme du vent: alors, pendant une vingtaine de kilometres, nous nous sommes accroches a notre velo, essayant de garder l' equilibre chaque fois qu ' une bourrasque soufflait. On a heureusement trouve un des deux seuls endroits possibles sur l'itineraire pour planter la tente a l' abri du vent. Il s'agit du parador La leona. Autrefois, il n' y avait pas de pont pour franchir la riviere La leona. Les troupeaux de moutons devaient la traverser sur un bac et si la nuit tombait, les travailleurs agricoles [peones] s'arretaient donc dans cette auberge avec leurs troupeaux. Cette auberge, aujourd'hui transformee en hotel, a ete le lieu d'evenements plus ou moins dramatiques. En dehors des bagarres frequentes entre peones avines, Bush Cassidy et son comparse y ont sejourne quelques annees, fuyant la justice americaine. Mais c' est surtout le massacre des peones grevistes en 1920- 1921 qui a marque l'endroit. Pour reclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de vie, les travailleurs agricoles [ italiens, espagnols, polonais ...] qui etaient exploites dans les estancias s' etaient mis en greve et occupaient ces estancias, mais le gouvernement decida d' une repression feroce, soutenant ainsi les colons. A la leona, de nombreux peones furent fusilles au bord de la riviere.
Sur la route, nous avons apercu ou vu des guanacos, des emeus et 2 chats sauvages. Impossible de les prendre en photo car ils se confondent avec le paysage et surtout, ils courent vite !






Le paysage : de grands espaces, a perte de vue, et toujours des sommets enneiges a l' horizon. L' immensite partout.
El Calafate, ou nous sommes arrives hier, est une ville tres touristique car situee aux portes du parc des glaciers. D'ici, une multitude d' excursions sont organisees vers les differents glaciers. On se sent dans une ville de montagne avec son flot de touristes et ses magasins de materiel et de vetements de sport, sans oublier des boutiques de souvenirs et les restaurants. Un retour a la societe de consommation. C'est cher, a commencer par l'entree dans le celebre parc naturel. Et l'entree, on doit la payer chaque jour. Mais, on ne regrette pas cette depense. Nous venons de passer une journee sur un catamaran sur le lac Argentino. C' est le plus grand lac argentin dans lequel viennent se jeter plusieurs glaciers qui descendent de la cordillere. Nous avons donc vu quantite d' icebergs flotter dans les eaux glacees du lac. Superbe.






Demain, nous allons aller en bus jusqu' au glacier Perito Moreno mais le temps risque d' etre un peu gris. Nous savons que plus nous allons vers le sud, plus le temps devient incertain. Et de plus, nous allons retrouver un compagnon genant : le vent. Il faudrait pedaler de nuit pour etre tranquille...












Nous allons vous mettre quelques photos de cette semaine passee mais elles vont etre plus classiques car nous sommes redevenus des touristes.






1-Cordero asado y vino tinto






2-Cerro Torre vu par Daniel






3-El Chalten






4-Coucher de soleil a La leona






5- Attention: vent mechant
Vous avea ete courageux de lire le texte jusqu'au bout.
A bientot.
Huguette et Daniel






2 commentaires:

  1. Merci pour ces cours d'histoire géo passionnants. Bonne route.
    Glacial ici : -6 la nuit et 1 ou 2 la journée. Peut être de la neige aujourd'hui.

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  2. c'est super interessant ; comment trouvez-vous tout ce temps pour écrire ?

    La "randonnée" se passe sans encombres , pas même une crevaison relatée...

    Moi j'en aurai marre du vent.
    Bon vent tout de même !
    PS: domminique a raison il neige hoy : de gros flocons sur Brûlon.Bisous.

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