dimanche 6 décembre 2009

De Puerto Tranquilo sur la route / piste australe

Bonjour,

Difficile ici de trouver un Internet rapide. Nous approchons du bout du monde...
Depuis une semaine, nous pédalons sur la route australe, maintenant dans sa partie la plus sauvage et naturelle. Parfois, 100 km séparent 2 villages de 500 habitants...
De Coyhaique, nous sommes donc montés vers les plateaux ventés, entourés de sommets enneigés. Peu d´hébergements mais on arrive toujours à trouver une personne pour vous dépanner. C´est ainsi que nous avons dormi dans la maison vide de la propriétaire d´un petit restaurant. Seul chauffage : une petite cuisinière, dans la cuisine, avec un tout petit foyer. Et nous avons dormi par terre, sur le carrelage froid. Même avec nos bons duvets, c´était un peu juste mais quand même mieux que sous tente avec ce vent glacial. Puis nous avons fait une halte à Villa Cerro Castillo après avoir passé un col à 1100 m. Route superbe, dans la montagne, sous le soleil, dans la douceur printanière. Villa Cerro Castillo, village de 500 habitants dont une seule rue est goudronnée. Allure de far west. Quelques commerces et chambres chez l´habitant. Ce village date des années 80, mais en 1991, le volcan Hudson qui domine le village est entré en éruption, recouvrant la région d´une épaisse couche de cendres. Beaucoup d´habitants sont partis à ce moment-là. Aujourd´hui, ce sont surtout de petits éleveurs (bovins et ovins) qui vivent au village. Dans les années 40, le gouvernement a cherché à coloniser cette région : il octroyait des terres à des colons à condition que ceux-ci défrichent la forêt primaire pour en faire des terres cultivables ou des prairies. Ainsi, on commença à brûler cette superbe forêt. Parfois, les incendies que l´on ne pouvait contrôler ont duré des années. Certains endroits en portent encore la trace : troncs morts étalés sur des dizaines d´hectares et pentes érodées par les eaux et le vent. Maintenant, ce sont de petits éleveurs qui peuplent la région.
La route australe asphaltée se termine à Villa Cerro Castillo. Après, c´est une piste qui prend différents aspects selon les tronçons : jamais lisse ni plate, très souvent bombée, penchée dans les virages, beaucoup de pierres qui roulent (mais n´amassent pas mousse), nids de poules qu´il faut essayer d´éviter, tôle ondulée, amas de gravier et de pierres dans les virages. Bref, une piste réservée aux amateurs de VTT. Il faut s´accrocher au guidon pour tenter de garder l´équilibre. Peu de circulation sur cette route, surtout des 4x4 et de petits bus qui vous enveloppent dans un nuage de poussière. Nous avons croisé ce matin un camping-car de Français qui traversent l´Amérique du sud. Ici, à Puerto Tranquilo, nous avons rencontré les premiers cyclistes : un couple de jeunes Suisses.
La végétation : toujours beaucoup de forêts , beaucoup de lupins jaunes sur le bord du chemin.
Les paysages superbes: des lacs aux eaux vertes, bleues, émeraude, toujours des sommets enneigés qui nous entourent, des cascades, des torrents, bref, de l´ eau qui coule partout.
Et depuis quelques jours, le printemps est là. Il fait même très chaud pour pédaler mais on ne va pas se plaindre !
Et puis les autochtones : des gens très simples, qui ne semblent pas courir après le superflu, fiers de vivre dans une région pas encore touchée par la pollution, et qui revendiquent une nature intacte et sauvage. C´est pourquoi ils s´opposent farouchement à la construction de barrages hydroélectriques qui fabriqueraient de l´électricité pour Santiago et le nord du pays et surtout qui transformeraient et défigureraient le paysage. Ils veulent une Patagonie naturelle. Ils sont aussi très attachés aux fêtes rurales traditionnelles : rodéos, courses de chevaux dans la campagne. Nous sommes tout près de l´Argentine, terre des gauchos.
Nous n´avons bivouaqué qu´une seule fois pour l´instant. Seuls, au bord d´une large rivière, avec pour seul horizon, les montagnes boisées aux sommets enneigés. Même pas froid ! Là, on est très conscients d´avoir la chance de vivre ces moments-là même si parfois il faut appuyer dur sur les pédales...
Nous sommes au bord du lac General Carrera que nous allons contourner pendant encore 4 ou 5 jours, toujours sur cette piste défoncée. Il sera donc encore difficile de vous laisser des messages.
Nous pensons à vous tous qui êtes peut- être dans le froid et la grisaille.

Huguette et Daniel

3 commentaires:

  1. Dans la grisaille oui, mais bien au chaud dans nos maisons douillettes ce qui ne semble pas toujours le cas pour vous ! Mais le prix à payer pour vivre cette aventure ne semble pas vous paraître trop élevé à la lecture de vos billets enthousiastes. Encore merci de nous faire partager tout cela. Bonne continuation.

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  2. je suis toujours étonnée de voir vos messages ,quelle aventure ! je m'aperçois aussi que je ne connais rien de cette région , mes leçons de géo autrefois devaient si peu précises que Daniel a dû aller voir sur place !!!
    bon courage pour la suite

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  3. Pour Geneviève
    Bonjour, j´ai eu une semaine pour trouver la solution de l´énigme et d´aprës les dates et Bouër, je pensais à la personne qui m´a appris à lire ,qui réside dans le Tarn et dont j´avoue á ma grande honte avoir en ce moment oublié le prénom ( sans doute un excès d´oxygène ). S´il s´agit bien de cette personne,comment expliquer qu´elle soit tombée sur notre blog. Je pensais plutôt á la personne qui, après m´a fait découvrir Le Petit Prince et le Sous Préfet aux champs.
    Y´a des choses qui nous échappent dans la vie.
    En tout cas, merci de nous suivre et merci pour les encouragements.
    C´est toujours aussi beau mais parfois un peu " vallonné" à tel point qu´aujourd´hui nous avons répondu favorablement à un Chilien qui nous proposait de nous prendre et les vélos ont fini l´étape sur le haut du chargement de bois.
    Daniel

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